Un grand principe physique veut que quand une force s'exerce sur un objet, une autre force, le tenant inverse de la première, s'exerce simultanément sur ledit objet.
J'abhorre le rationalisme, mais je dois tout de même lui reconnaître cela ; sur ce point précis, il a vu juste. Supposons maintenant que cette loi de la physique (juste supposons) ne s'applique pas uniquement au entité matérielle. Nous ne serions pas les premiers, c'est certains. Le spleen et l'idéal. Le surmoi et le ça. Sade et Masoch. Eros et Thanatos.
Mais ce qui m'intéresse, c'est la dimension simultanée de ces deux antagonistes. Quel qu'il soit. Le principe de la tomate, en fait. Oui, je vous parle de tomate. On dirait un légume, ça a le gout d'un légume, tout le monde vous diras qu'il s'agit d'un légume, mais c'est un fruit.
Réflexion faites, la tomate n'était peut être pas un bon exemple.
Ou si.
Ce dont j'essaie de vous parler, c'est de l'ambivalence de toute donnée spirituelle. J'essaie de vous parler de ce qui me donne autant de raison de haïr le dimanche que de l'adorer, et pour cause, lesdites raisons sont exactement les mêmes. (Se sentir libre d'avoir les cheveux gras, la mine grise, entre autre)
C'est ainsi que, autant que faire se peut, je réalise que non seulement le goût, l'affect, l'inclinaison, sont des données relatives, nébuleuses, mais tout aussi paradoxale. Pour l'exemple petite fleur, j'ai pu constater que tout amour logeait dans une forme de haine, subtile mais profonde. Je ne m'expliquerai pas d'avantage sur ce point. Expliquons simplement que si j'aime quelque chose -disons les tomates, ces traîtresses- je haïrai leur absence, donc par extension, je haïrai le goût que je leur porte, et je ne verrai les tomates que comme l'apaisement d'une souffrance qu'elles auront provoquée en moi, quand bien même ces dernières n'ait pas souhaité attiser mes ardeurs culinaires.
A contrario, si je méprise une personne, j'aimerai sa souffrance, j'aimerai donc son existence souffreteuse au possible, certes ; mais j'aimerai.
Simultanément.