Réfléchir tue.



Abstenez vous, vraiment. Complaisez-vous dans le mimétisme comportemental qui afflige notre génération. Soyez originaux, soyez hype à coup de produit de grande consommation. Je suis sûre d'une seule chose ; boire du coca aux agrumes est la meilleure manière d'être atypique.
Et, oui, c'est une atypique qui vous soutient cela.
Enfin -je corrige- une atypique désillusionné et passablement gavée par le réalisme. C'est la pire fatalité qui soit : se retrouver soumis au réalisme. Il dégaine son fouet dernier cris qui file des décharges électriques haute-tension, et quand il s'est attaqué à vos fesses, ne comptez plus jamais vous rasseoir. Pendant un temps, vous souhaitez ardemment lui cracher à la gueule. Non, lui vomir à la gueule. Mieux, lui balancer vos déjections en pleine face. Oh, soyons fous : les trois en même temps. Mais vous n'osez pas. Il se dresse devant vous, il vous insulte, il vous dénigre, et vous... Vous surenchérissez. Aucunes insultes n'est assez forte pour vous qualifier, et soudainement, tout les maux de cet univers sont de votre fait.
Alors : oui, oui, oui, je suis une merde. Une grosse merde arrogante. Oui, je critique, oui, je ne fais pas mieux qu'un autre. Oui, je ne m'aime pas, mais je prétend le contraire par pure provocation. Oui, j'aime pas tant les gens que ça. Oui, je suis lâche. Oui, je mens, je mens, et je simule. Oui, je vole. Oui, il m'arrive d'avoir peur. Oui, je chie. Oui, monsieur le réalisme, je ne suis rien, moins que rien.
Et alors ? VOUS AUSSI.
Vous êtes comme moi. En plus beau, surement, en plus adroit, c'est sur, en plus discipliné, c'est indéniable. En moins hédoniste, remarquez.
Et alors ? Vous ne m'êtes tout de même pas différent, pour si peu.
Mais je réfléchis, et VOUS AUSSI (sinon, merci d'aller trouver meilleure activité, ça m'éviterai de me sentir inutile). Nous sommes "ipso facto" relié, en somme.
Et j'ai un message à délivrer, en anaphore, en veut tu en voilà, je ne le répéterai jamais assez : REFLECHIR A L'EXCES VOUS MENERAS A VOTRE PROPRE PERTE MAIS : FAITES-LE.
Le problème, dans l'action d'effectuer le très fameux doute méthodique de Descartes, c'est que cela vous céderas un aller-simple pour l'enfer contemporain. Quand on ne comprend pas, quand on n'envisage rien d'autre que l'acquis (et croyez-moi sur parole parler de ces prétendus "acquis" en ces termes m'écorche les doigts), on est con, complétement con, et on est, globalement heureux, avide du rien qu'on nous promet.
Et l'imaginaire, les possibles, le rêve appliqué à un peu plus qu'à votre charmant petit cul ; ils conspirent ensemble pour vous ronger, vous détruire. De plus en plus ostensible à mon entendement se fait la conclusion suivante : l'ignorance est l'essence du bien-être.
Si je ne l'ai pas choisie, si je lis un livre par jour, si je me gave de questionnement, c'est parce que je me suis rendue compte un jour, que je n'avais rien pour moi. Je vis seule, dans un jardin imaginaire, depuis presque 18 ans. J'ai nommé ; ma tête. Sans cela, je me serai flinguée.
Savoir, comprendre, c'est accéder à une clairvoyance à l'aboutissement létal. Et savoir, c'est aussi savoir qu'on ne sauras jamais que trop peu. C'est être conscient de son impuissance. C'est savoir que la vie est trop courte, que les questions sont trop nombreuses, et que la putréfaction vous attraperas avant même d'avoir pu y répondre. C'est vivre dans la frustration constante, c'est avoir envie de saluer les gens à grand coup de machette tant l'acuité d'esprit récemment acquise nous laisse entrevoir leur vices innombrables. Et saluer le miroir à coup de machette. C'est un calvaire qui vous conduit à percevoir le milliards de mensonges qui pèsent sur ces quelques 7 milliards d'être décérébrés et mutuellement envieux de leur condition. Leur innocence vous touche, et vous écoeure.
Tout ces inconvénients pour finir, comme tout le monde, entre 4 planches, pathétique, et seul. En passant par la case devenir dément et dessiner avec sa merde pour les plus chanceux d'entre nous.
Et pourtant, je vous le répéte : REFLECHIR A L'EXCES VOUS MENERAS A VOTRE PROPRE PERTE MAIS : FAITES-LE.
Sait-on jamais ? Nous serions moins seuls...



29/04/2010
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