Pourquoi les gens se quittent-ils ?



Il est, selon moi, deux raisons pour lesquels les gens finissent par se quitter. Soit parce qu'ils ne s'aiment plus (voire qu'ils ne sont jamais aimés), soit parce qu'ils s'aiment trop.
La première est compréhensible.
La seconde l'est moins.
Je ne pense pas que nous possédions une quantité d'amour, d'égards, de tendresses -baptisez cela comme vous le souhaitez- illimitée. Non, l'amour est une chose purement quantitative, sous ses aspects irrationnels. Le fait est que, à mon sens, il vient toujours un moment dans les romances où aimer l'autre devient nuisible. Alors, il est toujours simple de blâmer cet autre. Parce que, au travers les brumes de notre égo vaniteux et prétendument infaillible, il nous est impossible de concevoir que la faute ne peut que nous incomber. Et en vérité, il est assez simple de conclure qu'aimer un autre nuit grandement à notre amour-propre. Qui ne s'aime pas se voue à la déchéance. Et nos amours licencieux nous empêche de nous aimer pleinement. Alors, inéluctablement, viens le moment où l'amour se morcelle.
Pourquoi cesser de s'aimer ?
Je ne crois pas au coup de foudre. La relation que j'entretiens avec mon activité phéromonale n'a jamais été des plus simples. Je n'accepte pas ma condition animale. Ce qui, à nos époques, est un mal bien commun. Religion, philosophie, science ou levrette ? Telle est la question.
L'amour commence toujours par un questionnement.
Que l'on se connaisse depuis dix minutes ou depuis dix ans. "Qui est-ce ?". Question ouverte à 360 degrés. Aussi vague que complexe. Tout ce qui suit dans le cheminement d'une relation se voue à répondre parcimonieusement à cette question. Relever toute une idiosyncrasie. Cerner, comprendre, calculer, en bon scopophile avisé et méthodique. L'obsession amoureuse a vite fait de se conceptualiser comme un point d'interrogation immense. Ce que l'on découvre peut-être immonde et contraire à nos aspirations, au simulacre apparent, qu'importe, c'est cette obsession de découverte qui maintient le sujet que nous sommes en haleine. Donc, amoureux.
Et quand vient la réponse à cette question... Quand il n'est plus rien à demander... Plus rien à appréhender... Se produit un phénomène bien regrettable. Nous n'aimons plus.
A supposer que nous entretenions une relation avec la personne aimée, c'est, en règle générale, à ce moment la que les plus passionnés se quitteront.
Les rationnels, au moeurs ascétique, les dépendants affectifs, continueront à se tenir la main, dans une immuable relation alimentaire, regardant leurs étreintes ardentes se transformer en missionnaire hebdomadaire, puis mensuel, puis annuel, puis inexistant, car le corps dégradé de madame ne parviens plus a faire tendre la bite de monsieur. Alors, on regarde le feuilleton du soir en allant au lit.  Tout a été dit. Il n'y a plus de question. Alors, comme il faut bien dire quelque chose, on critique les voisins. Puis quand on a fustigé tout notre entourage, on s'en prend aux gens connus.
Voilà pourquoi des magazines comme "Public" existent.


10/06/2010
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