Le paradoxe du fantasmagorique.



Allumez vos télés. Vos radios. Passez devant les kiosques à journaux. Observez. Que voyez-vous? Du rêve, du choc, et de la peur. Le choc satisfait votre soif de sordide. La peur vous maintient dans un état de soumission et de dépendance aux structures. Mais ce qui m'intéresse, c'est le rêve. Le rêve qu'on nous impose, qu'on nous fait ingurgiter par tout les orifices. Des rêves qui ne nous appartiennent en rien... L'oeuvre calculée de l'Onéreux, si tant est qu'on puisse parler d'oeuvre quand il est question de telles bassesses. Encore que. Grandiose ouvrage que d'assigner un prix -exorbitant, s'il en est- à toute nos aspirations, n'est ce pas? D'un point de vue moral, certainement pas. Mais d'un point de vue économique, on ne pourrait souhaiter plus. Ils nous ont dit villa en bord de mer, il nous ont dit grosse cylindrée. Ils ont même construit une femme idéale à la beauté la plus artificielle possible, la plus chère d'entretien concevable, nymphomane ; dégradée et dégradante pour toutes les jeunes femmes "vaniteuse" susceptible de souhaiter se faire valoir par la pertinence de leur intellect, à défaut de la profondeur de leur bonnet.
Qui pourras encore en ce bas monde prétendre que ses rêves lui appartiennent? Nous préférons de par cent fois fantasmer dans le bus à l'apogée de notre pouvoir d'achat, quand tout à un prix. Quand l'humanité se meurt, faute de s'activer à son redressement, fantasmons à notre nirvana sous cellophane, au sourire hypocrite, éblouissant d'égocentrisme. Enlisons nous dans le marasme de la consommation de masse, dans la file, baigné dans l'innocence bêtifiante, ambiante.
Eteignez vos putains de télé. Eteignez vos putains de radios qui diffusent la même déjection pseudo-artistique en boucle. Brulez vos magazines people, et achetez moi de véritables ouvrages, de ce qui n'offrent aucune perspective illusoire de rêve, mais qui permettent de par leur influence de vous libérer intellectuellement, et de construire vos propres rêves, qui ne répondent à aucun despotisme structuraliste, à aucun carcan publicitaire. Quelqu'il soit, même immoraux, qu'importe : les vôtre. Brisez les chaîne de l'ignorance qui vous anime, je vous en exhorte.
Et maintenant? En êtes vous avancé de quelque manière que ce soit? Non. Non, vous restez le même maillon. Votre -ô combien souhaité- deus ex machina resteras sans nul doute de l'ordre de ce même "fantasmagorique". Pourquoi le concevoir, alors? Pour avoir le privilège de compter parmi les derniers "homme" au sens historique du terme que l'humanité pourras compter. Un homme dont l'essence n'est assimilable à aucun autre, qui n'admet aucun dénominateur commun. Vous ne serez qu'une légende dans "Le meilleur des mondes"...
Attendant la putréfaction, la grande sinusoïde qui vous broieras, vous ne pouvez qu'apprécier la beauté évanescente de ce qui -pour l'heure, tout du moins- n'admet aucune valeur marchande : une brise.

"La grâce et la beauté naissent d'un feu ardent
Que la plus fine brise à jamais peut souffler
Ce corps de femme invite à goûter le présent
Que nous offre la vie par son intensité.

Une gloire éphémère affirmeront certains,
Mais qu'importe le temps, pourvu qu'il ait un sens
L'essentiel est alors que nous sachions chacun
Celui que nous souhaitons donner à l'existence."



19/04/2010
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