La pilule bleue.



Je tiens à préciser que nulle référence -aussi lointaine soit-elle- n'est faite au viagra dans ce qui va suivre.
Je pense, à vrai dire, à un fameux dialogue du film matrix. Pour les néophytes/incultes/hérétiques (rayez la ou les mentions superflues) qui aurait omis de voir ce film ; une brève remise en contexte.
Une "matrice" remplace la vie humaine. Les êtres humains sont ainsi tous sous son emprise. Néo (pirate informatique peu crédible en cela qu'il est selon moi le personnage de film le plus sexy que la terre ait jamais porté) est embrigadés par quelques "résistants", lui proposant de voir la terre sous son... Réel aspect, pour le moins apocalyptique. Et là, DA ULTIMATE REPLIQUE DE LA MORT QUI TUE TOUT MEME TA MERE :
"Choisis la pilule bleue et tout s'arrête, après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge: tu restes au Pays des Merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre."
Evidemment, il choisiras la pilule rouge. Eh bien oui, désolée pour le spoiler, mais de 1) si il n'avais pas choisie cette fichue pilule, il n'y aurai eue aucune histoire, et entre nous soit dit, matrix avec néo qui crève d'une crise cardiaque à 57 ans sur ses chiottes, cela brise le mythe (que voulez-vous ?) et de 2) je n'entend pas d'injonction de la part de personne qui n'ont pas vu Matrix !
Bref, beaucoup d'enculage de mouche pour en arriver au vif du sujet :
Si tout cela avait été réel, Néo n'aurait jamais choisie la pilule rouge. Moi non plus, et qu'on se le dise ; vous non plus.
L'homme vit dans le déni, et dans l'ignorance bien vécue. Que sommes nous prêt à savoir, dans l'absolu ? Pas grand chose.
Et pourquoi donc, messieurs ? Parce que le savoir est une responsabilité, là où l'ignorance est une excuse à tout les excès.
Un délit commis en toute connaissance de cause est impardonnable. Quand on se déleste de ces moeurs encombrantes, nous devenons -certes niais- mais excusable.
Je reviens à la charge avec mes répliques empruntées :
"C'est drôle. Je sais que ce steak n'existe pas, je sais que lorsque je le met dans ma bouche c'est la matrice qui dit à mon esprit que ce steak est saignant et délicieux. Au bout de neuf ans, vous savez ce que j'ai compris ? ... Les ignorants sont bennis."
L'ignorance est une innocence. C'est ce qui rend l'enfance si merveilleuse. C'est quand on ignore que le drosophile que l'on prive de ses ailes endure une réelle souffrance. L'innocence se rapproche dans une certaine mesure de la monstruosité. La ploutocratie peut aller se rhabiller, tout l'argent du monde ne peut racheter le pouvoir du candide. La liberté découle de l'absence totale de référence.
J'aurai prise la pilule bleue, en âme et conscience, si un morphéus s'était présenté à mon palier. Seulement voilà, vous et moi, avons été gavés de pilules rouges depuis notre naissance. Un savoir consciencieusement sélectionné nous a été inculqué. Le paradoxe, c'est que "savoir" c'est désapprendre la liberté que nous connaissions dans nos jeunes années, l'époque où nos teints étaient diaphane et nos âmes vagabondes...
Pire : nous y avons pris goût. Nous menons des diatribes contre tout et son contraire, exhibant fièrement autant de références qui n'ont de cesse de nous enclaver.
Alors, dis-moi, qu'est ce que tu es prêt à savoir ? Jusqu'où es tu prêt à aller pour t'obliger à rendre honneur à tes connaissances ? Bordel, qu'est ce que tu veux savoir, et POURQUOI veux-tu le savoir ?


02/05/2010
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