L'échec comportemental.



L'encyclopédie du savoir relatif et absolu m'apprenait, il y a de cela deux ans, que les comportements masochistes était la résultante d'une peur de l'échec, qui se matérialisait par une recherche de la douleur qu'apportait ce dernier.
Rangez menottes, fouets électrique et autre baillons, il est évidemment là question de conduite masochiste et non pas de masochisme sexuel.
Rien ne fut plus délicat pour mon entendement névrotique que de conceptualiser cette théorie paradoxale.
Je m'en retrouve désormais capable, pourquoi ne pas l'extrapoler ? Loin de moi l'idée d'accabler mes rares lecteur de théorie bancale, notamment celle de l'acte manqué (et pourtant, les deux éléments s'étreignent de la plus saillantes des manières). C'est très simple ; laissez-moi vous parler d'amour.

Il est de ces êtres que l'ont aime à la façon d'un doux air de musique, que l'on aime comme l'on aimerait un fruit doucereux, dont on aurait mesuré au préalable chaque saveur, qui n'aurait révélé aucune dimension stochastique. De ceux que l'on AIME à aimer. L'affectivité indolente dans toute sa superbe. De ceux à qui j'ai attribuer le nom de code "Glace à l'eau saveur fruits des bois succédant à une rude journée d'été". Peu succin, mais terriblement représentatif de ces monstres de déterminisme.

Et puis, il y a les autres.

Que l'on aimerait meurtrir, déchirer, écarteler consciencieusement. Qui nous semble si méprisable, si abject, si infâme, que l'ont finit par leur vouer un amour passionné, démesuré, incontrôlable. De ceux qui ne peuvent se situer qu'aux antipodes de nos idiosyncrasie, ou tout bonnement télescopé à ces dernières. (Peut-être est ce de la vanité, peut-être est ce le symptôme d'un latent rejet de moi-même, toujours est il que rien ne me paraît plus exécrable que ce qui me ressemble à l'excès, et je ne pense guère être la seule). Ces êtres que nous avons aspiré à éliminer, un peu avant qu'un étrange mécanisme (peut-être est ce monstre que Nietzche appelait "morale"?) nous jette sous leur pernicieuse emprise. "Je m'apprête à t'assassiner, vois-tu, je me retrouve ainsi dans l'obligation de t'aimer. Cela te déplait ? Tu ne mesures pas mon désenchantement réciproque."

Mon odieux constat se situe donc là ; en dépit de toute logique, c'est ce second type de personne que nous préférons aimer. Celle qui se voue immanquablement à nous nuire. Ainsi, l'échec est conjecturé, digéré, et notre amour-propre se conforte dans la théorie que seul l'autre est susceptible d'être problématique. "L'enfer, c'est les autres", tout le monde est content, pouet-pouet.

L'exemple a ses failles, mais globalement ma pensée y est fidèlement retransmise. L'être humain, riche d'aspérité, a -pour un nombre moins restreint que nous nous plaisons à le croire- un goût prononcé pour l'échec. Preuve faites que la raison s'occulte souvent au profit de l'auto-destruction déguisée. Rock'n'roll, passe encore. Mais sex & drugs, j'ai connu mieux. (ce sont entre autre les composantes artificielles de la sélection naturelle -étrange précepte que voilà- suggérant "l'instinct de mort").
Ce goût de l'échec est traduit par mille et une addiction, et épicurisme galvaudé au paroxysme tout en passant par la case "baiser avec un inconnu toxicomane dans les chiottes après s'être grandement soulagé les artères à coup de BigMac".
Comment l'expliquer ?
Non, milles fois non : hors de question d'assimiler ces comportements à l'hédonisme.
L'échec répond à une stratégie minutieuse, minutieusement inconsciente. Chacun se retrouveras confronté à une multitude d'échec au cours de sa piètre existence. Ainsi va l'humanité. Tout est sélection ; amour, amitié, travail, passion. Tout est filtré méthodiquement, tout appartient à une infinité de sous-ensemble. Notre société fonctionne semblablement à une distillerie. Nul n'y échappe.
Quand vient l'immuable échec, que nos rêveries & autres objectifs se révèlent inexpugnable, il n'est plus rien à déclarer, il n'est plus larme à verser, il n'est qu'un égo à flageller.
MAIS, si nous préparons soigneusement notre échec, nous pourrons toujours plus tard nous rassurer, prétendant que les conditions semblait inconvenante. Et nous câlinerons de la sorte notre égo couard.
Nous prenons ainsi goût à l'échec. Il n'est plus rien à redouter. Même pas peur. Puis de fil en aiguille ; même pas mal. L'addiction de l'incompris rejeté prend ses aises. Plus besoin de se confronter aux jugements, dans la mesure où cela seront nécessairement faussé par notre léthargie comportementale.

Ressert-moi un peu d'échec, s'il te plaît.



06/06/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour