Je vis dans la terreur de ne pas être incomprise.



"Dans ces temps de tromperie universelle, l'art de dire la vérité est devenu un geste révolutionnaire." -Orwell.

Je mène ma vie tant à l'intérieur de moi-même qu'à l'extérieur. Quel rêveur n'a pas connu cette irrévocable fatalité ? Ce moment d'infini se résume à l'absence de perception, le repos de l'esprit tourmenté. Ce sentiment magnanime qui me laisse honteuse et désabusée. La conviction de pouvoir dépasser cela ? Non.
C'est la pulsion, la pensée écrite, le logos sacrifié. L'homopathie taraude. L'homodoxie s'émiette. La pensée survole, le réel tombe sous le joug du désiré inimaginable. Fallut t'il vraiment que j'expérimente cet état d'extase, de transe chimérique, m'amenant aux extrêmes retranchement de l'onirisme...? Resplendissante d'ignorance inconsciente, fallut-il qu'à l'aube je me découvre stupide ? Et grand dieu, pourquoi me suis-je enlisée dans cette production stérile et inesthétique, cette attentat horrifiant à mon défunt pragmatisme ? Ciel, je m'étais éprise, la passion était en ce lieu si dévorante que nul possible ne me pouvais à présent en moi l'occulter. Si accaparante, cette douce violence, cette obsession libertine, me tordait les viscères, s'abreuvait de mon pathos, me dépossédait de ma pensée, me vidait de mes sens. Dire une vérité ; la mienne, qui existe tout autant que la vôtre, tout autant que celle d'un grand penseur, tout autant que celle d'une mouette (seules les idiomes sont variables, et les questionnements plus ou moins métaphysique).
Ma vérité n'était ni belle, ni laudative, ni même sordide, mais le fait est -incontestable-  que cette pensée existait et n'aspirais qu'à une seule chose ; sortir de la masse adipeuse et stoïque qui était sa génitrice. Cette pensée aimait à remettre en cause le communément admis. Parce qu'en réalité, il provoquait en elle ce sentiment de profonde médiocrité de celle qui n'a pas pu éprouver chaque savoir que l'humanité a pu étreindre dans son rayonnement intellectuel. La marche à suivre pour atteindre sa prospérité, et mettre un terme à la psalmodie qui lui soufflait son impuissance, fut celle de la facilité. Ma réalité existeras donc parallèle et faute de créer, elle douteras. Mais le doute présuppose une base. La base seras le tout, et surtout l'humain. Adjugé, vendu. Et ce désir de création se voudras alternatif, et immuablement dépendant à l'existence d'autre forme de pensée. Le pouvoir à la multitude. Aristote serait fier de moi. Ou pas.
Si le support de cellulose est objectivement matériel, et s'il m'est indispensable, cela présuppose qu'à un moment donné, quelque part entre l'instant ou j'ai pensé, et celui ou la séraphique pâleur du papier s'est vue atrocement déflorée de l'écriture maladroite et précipitée qui est la mienne, ma pensée m'a dominée et m'a implorée de la matérialiser, d'une manière ou d'une autre. Consciente, dites-vous ? Pas nécessairement. La pensée n'arrive jamais comme elle est venue. Que s'est il produit ? Au nom de quoi s'est elle galvaudée ?
La pensée décadente s'édulcore là où le retour aux bonnes moeurs se fait sarcastique. Hideur sublime, pureté sublimée d'inconstance. Une seule chose est sûre ; même l'impalpable est périssable...


21/05/2010
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