"Je suis contente pour toi"



Ou de ce qui se cache derrière cette hypocrisie commune. Sachez ainsi que le très fameux "je suis content(e) pour toi" dissimule de manière abrégée la pensée suivante ;

"Oui, tu es heureux. Tant mieux pour toi, connard. Si je suis contente pour toi ? Juste ciel, non. Pourquoi aurai-je à me réjouir d'un bonheur qui ne m'appartiens d'aucune manière ? Moi, je ne le suis peut-être pas, heureuse. Peut-être que j'ai mal au bide. Peut-être même que je viens de me faire larguer. Peut-être que j'ai autre chose à foutre que de t'écouter me narrer ton bonheur, tu ne penses pas ? Peut-être que j'aimerai pouvoir être contente pour MOI, non ? Peut-être que je suis contente, mais que j'aimerai l'être autant que toi ? Et puis si il y a à être content pour toi, que puis-je te dire d'autre ? Que je t'envie ? Que je te hais ? Ce n'est pas louable, tu t'accorderas avec ma pauvre personne là dessus... Oh, tu penses faire preuve de prodigalité en faisant partager ton bonheur, n'est-ce pas ? Eh bien sache, trou du cul, que le bonheur a ceci de particulier qu'il n'a pas à se partager. Tu es heureux ? BIEN ! Alors fermes ta gueule ! Ne vois tu pas que tu m'oblige sans que cela même n'accède à ton entendement à "être contente pour toi"? J'aurai pu te dire d'aller mourir, mais... En fait non, je ne le peux pas. Je t'aime d'une manière infinitésimale, mais ce peu d'amour me pousse à te vouloir heureux. Juste ; ferme ta gueule."

Parce que, sachez-le, il n'est aucunement dans la nature de l'homme que de se réjouir du bonheur de ses semblables alors qu'il est lui-même dans le désir impétueux d'accéder à ce derniers. Ceci reste cependant de l'ordre de la noumène... Faux-semblants, maître mot de mes contemporains...


07/06/2010
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