De l'enfer divinement comique.



Ou plus simplement, des pensées s'entrechoquant dans la tête d'une adolescente à la suite de la relecture de l'admirable oeuvre de Dante, j'ai nommé ; La Divine Comédie.
Ou de comment quitter son lit en précipitation à une heure avancée pour constater que l'enfer est peuplé d'âmes suppliciées d'avoir commis le pêché d'intelligence, d'un point de vue strictement synthétique.
Je développerai ma pensée après avoir expliciter ce qui constitue cette divine comédie. Dante, accompagné de son maître à penser Virgile, brave l'enfer, le purgatoire, pour rejoindre sa dulcinée vertueuse, en la personne de Béatrice, au paradis. (Charmant, n'est ce pas ? Cela dégouline de nobles sentiments, comme j'aime à les mépriser)
Le purgatoire, je ne le connais que trop bien, mon existence se situe dans l'exact reflet de cet inlassable balancement. C'est pourquoi je ne m'infligerai point la peine imméritée de l'évoquer... Une fois de plus.
En dépit de doute logique, je commencerai par fustiger le paradis. Oui, fustiger. Car ce paradis m'auras semblé détestable. Pis que détestable : insipide. Une terre de lumière aveuglante et d'ignares dévoués. Qui ne disait plus mot. Comment survivre dans cette stérilité ? C'est chose faites : asseyons nous donc sur de ravissante pétales, sourions béatement, envahi de plénitude satisfaite et... Et quoi ? Eh bien attendons. Soyons heureux dans le plus complet des silences.
Cette perspective me semble infiniment terrifiante. L'illustre Béatrice est... immanquablement, dirai-je... évoquée essentiellement par sa beauté... Pot de fleur sur pétale, c'est dans l'ordre des choses, me direz-vous... L'amour qui l'unit à Dante est "vertueux". Oui, maintenant vous pouvez rire. Quel homme affronterait les flammes de l'enfer pour se confronter à une inexpugnable beauté frigide ? Hypocrisie fort bien assumée.
La conversation de Béatrice ceci effectué ? Expie tes pêchés, fils de pute. En des termes plus châtié, cela va de soi.
Horrifiant paradis que voilà... Des âmes sans consistance, sans profondeur. Entravées de stupidité exécutive... Dénuées de la moindre sagacité.

Et l'enfer... Vous qui entrez ici, laissez toute espérance.
Bien plus accrocheur.
L'espérance ? Je m'en délesterai avec une jouissance non moins dissimulée. Elle me rend plus ignorante et naïve encore, elle enrobe mes attentes dans du sucre glace.
Pour reprendre mon idée lancée plus haut, l'Enfer est peuplé d'intelligence. D'hommes et de femmes qui ne se sont pas soumis à l'abrutissement catholique de masse. Les connards !!! Rendez-vous compte !
Le pêché de réflexion les auras conduit au pire outrage. Car le peu de génies littéraire et historique cité se situent en Enfer, cela va de soi.
(Dante éprouve une infinie pitié à leur égard, c'est ti pas mimi ?)
Les voilà donc victimes de milles outrages, de milles tortures au nom de leur pêchés. Mais dans leurs pêchés, je ne verrai que l'acceptation de leur nature humaine. Fondamentalement animale. Ah, mes excuses ; j'oubliais, le darwinisme, c'est caca prout. La théorie des consanguins, c'est tellement plus paillette.
Qu'on se le dise ; la mise en oeuvre de nombre de leurs pêchés implique par la même une intelligence acceptable, à défaut d'une foi en bonne et due forme. Et quand bien même jamais votre comportement n'ait failli d'aucune manière, ne pas s'être laissé sottement bercé de moeurs ascétiques gratifiée d'un simulacre d'explications herméneutiques vous conduiras en ces lieux...
Les présomptueux conduit en Enfer se voient désireux d'expliquer les motifs de leur immolation perpétuelle à Dante. C'est pour cela même que j'ai tendance à croire que l'enfer serait pour moi -si tant est qu'il existe- une finalité bien plus commode.
Parce que, en Enfer, l'ennui est la seule fatalité qui ne puisse nous accabler.
Parce que un supplicié, quoi qu'on en dise, seras toujours bien loquace qu'un bien-pensant.
Parce que, de ma pensée à ma quiétude, je sais fort bien de laquelle je peux me dispenser.
S'affranchir des affirmations péremptoire et moralisatrice me conduiras à ma perdition ? Ben, ZUT, alors...



06/06/2010
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