CON-fusions.



Si j'ai toujours préféré les livres aux hommes, c'est que, en vérité, les hommes sont bien trop lisibles. Trop facile à conjecturer. Leurs souffles vacillent, leurs mouvements deviennent mal-assurés, leurs regards se détournent tantôt, puis deviennent insistants, puis ils rient. Les seuls hommes que je ne parviens pas à cerner totalement, ce sont les artistes. Mais je pense que eux-même ne parviennent pas à se cerner. Ils me font peur, et ils m'attirent, ces bêtes étranges, ces goujats, ces atypiques.
N'empêche que les livres leurs sont préférables. Et comme je le dis, comme je le pense, c'est forcément incontestable et nimbé de véracité, parce que je suis trop lucide sa race, et t'façon, j'suis incomprise. Manière simple et efficace de rejeter sa sociopathie et son saphisme refoulé sur autrui, en dix lettres, bonsoir.
Pour ne point vous faire douter de ma probité, tenez-le vous pour dit ; j'adore parler de moi. Société de masturbation, égoïste plaisir solitaire tenu pour secret, qui n'apporte rien à personne, oui. Critique et représentation, sous forme de psittacisme... AUSSI. Eh bien oui. Je suis intarissable sur ma personne. Je le reconnais. Bonjour, je m'aime, je m'adore, je voudrai ne pas être moi, juste pour le plaisir de pouvoir me prendre en levrette des heures durant. Je n'est pas un autre.
Cette chose, ce sac de viande que je suis a néanmoins une vie intérieure (et par la même, émotionnelle) d'une richesse troublante. Chaque détails m'exalte. Du tout, mais encore et surtout du n'importe quoi. J'ai des attitudes solitaires improbables et hautement compromettante. Je parle seule. Je chante seule. Je vis seule. Seule au milieu d'une foule turbide et fournie. Je commu(nique) avec des inconnus. Je m'amuse comme ça. Que voulez-vous ?
Ad libitum, des gens qui fonts des trucs avec des machins. Et cette putain de jubilation, quand je les vois seuls, cons, ridicules et stupides. Un peu comme moi. Et comme je m'aime, j'aime ces êtres insignifiants, suintant de turpitude. "Si tu savais comme tu es sublime quand tu as l'air merdeux" que j'voudrai pouvoir leur anaphorer dans la gueule. Mettre un terme à leur interminables psalmodie. A leur chiantes litanies...  Tu es une courgette, mec. Une putain de courgette, t'entends ? Non ? Prouves moi le contraire !
Je ne suis pas une sylphide. Je suis une mocheté heureuse. Une oxymore contemporaine, en d'autre terme.
Mon occupation charnière ? Comprendre pourquoi je ne suis pas une courgette, très cher. Ontologie légumière, quand tu nous tiens... !


10/05/2010
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