Bienvenue visiteur. Nous ne sommes sans doute pas encore familier, alors permet moi, d'une part de te tutoyer (le vouvoiement est une plaie suintant l'impersonnel très malvenue en un lieu si personel) et d'autre part de  procéder aux présentations. Je ne sais pas qui tu es, ce qui est bien naturel, étant donné que le blog personnel est avant tout un outil de monologue narcissique entre "moi" et "moi", mais j'aimerai tellement le savoir. Oh, croies-moi, j'aimerai le savoir et cette inégalité dans notre connaissance mutuelle me désole. Je vais tout de même d'expliquer ce que je suis. Je suis là pour ça, après tout.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis une chose, un récéptacle à perceptions, qui vit dans un monde paradoxal. Je vis dans un monde où le vent murmure. Je vis dans un monde où les trottoirs ont une excellente mémoire. Je vis dans un monde où il est tout à fait concevable d'être ami avec un lieu, une porte, une passoire, une idée, une personne que l'on a jamais connue et même avec une larme. Je vis dans un monde assez triste mais jamais terne. Je vis dans un monde de boulimique. Je suis boulimique de le comprendre. Je pense parfois qu'en le comprenant, je le déjouerai. Je sais que je fais erreur, mais je persiste puisque je trouve cette erreur belle.

 

 

 

 

Je ne me réclame d'aucune conviction. Je ne me réclame d'aucune certitude. Je ne me réclame, pour ainsi dire, de rien. Si ce n'est d'un besoin maladif de pouvoir me réclamer de quelque chose. Je porte en moi un vide énorme. Je ne suis pas une personne fondamentalement intéressante ou talentueuse, je suis une personne qui aimerait toucher ce qui situe au dessus d'elle. Prétention vaine, s'il en est, mais là encore... Je la trouve belle. Je ne suis rien de plus qu'une exploratrice atteinte d'une logorrhée nécessaire. Voyez par vous même.

 

 

 

"J'ai envie de tuer quelqu'un.

C'est assez urgent; ça aussi, j'aurais pu en parler à mon psy. Mais finalement, j'ai préféré me confier à mon armurier. Vous allez me dire : "Et le respect de la personne

humaine ?". Mais où avez-vous vu qu'elle était respectable la personne humaine ?".

 

Pierre Desproges

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